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98412 Archipel de Kerguelen

 

JOURNAL DE BORD (scroll down for pictures with English captions)

 

Mercredi 29 Mars 2017 (Jour 8)

Journée de repos et de navigation vers Kerguelen.

Nous écrivons les courriers pour la séance de philatélie de demain. Nous devons arriver à Kerguelen Vendredi au petit matin.

Ce soir on avance les montres d’une heure. L’archipel de Kerguelen à une heure de plus que la Réunion. Nous allons donc dormir une heure de moins :-(

Il faudra préparer toutes les choses pour la biosécurité donc machines à laver à faire tourner et linge à sécher avant demain… La journée/nuit sera longue car il faut jouer de malice pour trouver une machine à laver libre.

 

Jeudi 30 Mars 2017 (Jour 9)

10h : Clémence nous présente l’escale à Kerguelen. Nous resterons 3 jours et passerons les 2 nuits en cabane. Rentrée prévue sur le Marion le 3 Avril vers 15h30.

15h : Séance philatélie pour l’escale à Kerguelen. Nous avons posté une dizaine de lettres !

Je suis au poste tampon obligatoire « courrier posté à bord/posted at sea ». Des centaines de lettres ont été tamponné. Quelle renommée !

Dernier passage à la biosécurité avant notre débarquement demain.

Ce soir nous allons nous coucher tôt pour être en pleine forme demain pour nos 2 journées en cabane.

 

Vendredi 31 Mars 2017 (Jour 10)

Lever à 6h30. Nous sommes déjà devant la base permanente de Port-aux-Francais (PAF pour les intimes).

On se prépare puis petit-déjeuner à 7h30. L’hélico est prévu pour 9h15.

Nous partons 1h plus tard à 10h15 pour la cabane Laboureur sur la presqu’ île Laboureur située à 2 jours de marche de la base. 15 minutes de survol de la baie du Morbihan. Quelle vue spectaculaire!

Quand tout le monde est arrivé, on s’installe dans la cabane. Nous serons 8 dans cette jolie cabane qui donne sur la mer. Nous déposons également tout ce qui ne sera pas nécessaire pour la marche. Bonne nouvelle, pas de pluie à l’horizon.

Nous partons en ballade jusqu’au bras Baudissin pour pêcher notre dîner près de la cascade.

Plus de 2h de marche pour arriver à cette cascade en traversant des paysages merveilleux et les choux de Kerguelen mais paysages assez insolites pour l’endroit sachant que nous sommes dans les terres australes. Des milliers de crottes de lapin et quelques lapins qui s’échappent à notre approche !?

On assiste même à la chasse d’un lapin par une bande de skuas !

Vers 13h, pique-nique sur l’herbe au soleil.

Arrivés à la belle cascade, Camille notre accompagnateur de la Réserve Naturelle s’équipe de sa canne à pêche. Après 2 tentatives infructueuses dont une énorme truite de 5 kg qui s’échappe, Camille réussit à attraper une superbe truite aux reflets rosés de 60 cm environ pour approximativement 3 kg. Cela promet un festin pour ce soir ! Les truites ont été introduites sur l’île il y a quelques années et semblent s’y plaire.

Sur ce, retour à la cabane par le même chemin. Nous arrivons juste avant la tombée de la nuit.

Nous préparons le dîner tous ensemble. Au menu, truite au four aux herbes de Provence et baies roses, truite crue pour les amateurs. Surprise, surprise, c’est une femelle. Sur l’idée du Professeur Tesin, nous décidons de faire cuire les œufs de truite dans le riz avec du curcuma comme un risotto alla bottarga. Un vrai régal, ce dîner improvisé.

Après quelques discussions enflammées, nous allons nous coucher vers 21h30 bien fatigués et repus de notre journée.

La nuit est plutôt difficile dans nos sacs de couchage à cause du froid mais aussi des ronfleurs… Il faudra surtout pas oublier les boules Quiès pour la prochaine cabane ...

 

Samedi 01 Avril 2017 (Jour 11)

Réveil à 8h. Petite toilette de chat puis petit-déjeuner de prince à la cabane.

Depuis notre réveil, il pleut, il pleut, il pleut. Ça ne donne pas très envie de sortir. Mais on se force quand même pour aller faire une ballade et voir les gorfous sauteurs.

Nous partons donc sous la pluie pour nous diriger de l’autre côté du bras de mer.

Cela valait la peine et nous ne sommes pas déçus. 5 magnifiques gorfous sauteurs se tiennent là sur les rochers. On se rapproche tout doucement… Voilà un 6ème gorfou qui se dandine sous la pluie. On dirait qu’ils sont en train de prendre une douche. Ils sont pratiquement immobiles et semblent apprécier les gouttes d’eau qui dégoulinent...

Malheureusement, il pleut de plus en plus fort ce qui nous oblige à nous abriter le long des rochers de la falaise. Nous montons donc pour rejoindre la paroi sous la pluie battante. Nous attendons que la pluie cesse ou du moins que les gouttes diminuent tout en contemplant la vue sur le bras Laboureur. Soudain, j’aperçois 2 formes blanches dans l’eau. Ce sont 2 dauphins de Commerson qui se sont aventurés dans le bras. Non, il y en a 4 ! Nous les suivons du regard jusqu’à qu’ils quittent la baie. Nous en avons de la chance !

La pluie a entre temps diminué d’intensité. Nous retournons donc près des gorfous et il y en a un de plus ! Nous les admirons pendant une bonne trentaine de minutes avant de retourner au chaud à la cabane pour le déjeuner. Nous sommes complètement trempés !

Nous mangeons nos sandwichs avec beaucoup d’appétit et partageons la tasse de vin qui reste entre nous 8 en regardant avec dépit les 2 bouteilles de vin que l’on doit laisser à la cabane.

Enfin une accalmie, le soleil semble poindre le bout de son nez. Nous décidons alors de monter derrière la cabane pour la vue panoramique à 360º.

Quel enchantement ! En plus, le soleil est au rendez-vous ! Des étoiles pleins les yeux. On voit presque tout le golfe du Morbihan auréolé de magnifiques arcs-en-ciel. Mais on doit redescendre pour l’hélico qui vient nous chercher à 15h.

14h50 : nous sommes à la drop zone à attendre patiemment l’hélico quand la radio annonce que l’hélico ne viendra nous chercher qu’à 15h45 !! et pas de bol, il recommence à pleuvoir… Nous sommes obligés d’attendre sous la pluie qui s’intensifie car la cabane est assez loin… Elles sont longues les minutes… Enfin l’hélico arrive pour nous ramener sur le Marion au chaud et au sec.

Pour nous faire oublier notre déconvenue, Pascal vole en rase motte et fait un slalom dans les canyons. On se serait cru en plein film d’action.

Demain, départ à 8h15 pour la cabane Jacky  

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Dimanche 02 Avril 2017 (Jour 12)

Réveil à 6h. On termine les sacs puis direction le resto pour un petit-déjeuner rapide à 7h.

Nous récupérons le déjeuner au bureau de l’OPEA et nous voilà prêt pour 2 jours d’aventure dans les antres de Kerguelen.

L’hélico nous dépose près de la grande cascade vers 9h. Que de vent ! Le vent souffle à plus de 80 km/h. Il faut bien faire attention à ne rien laisser s’envoler car sinon pas moyen de le rattraper !

En route vers la grande cascade que nous atteindrons dans une bonne demie heure sur la crête. Avec le vent dans le visage, cela ralentit considérablement la progression.

Quelle beauté ! Une superbe cascade avec un magnifique bassin. Ça donne envie de piquer une tête.

C’est pas évident d’avoir l’eau qui tombe verticalement ici à cause du vent. Il arrive que l’eau remonte en vertical quand il y a de grosses rafales !

Entre temps, petit cours de minéralogie pour les débutants avec Professeur Tesin sur les cristaux de quartz et zéolithes.

Nous reprenons notre route vers la cabane Jacky. Nous montons toujours plus haut. Finalement, arrivés tout en haut après une bonne heure de marche. Nous pouvons admirer le fameux cirque du château. Tout autour de nous, des pierres, des pierres et des pierres.

Puis, on traverse un ruisseau, un autre ruisseau et encore un autre ruisseau tout en essayant de ne pas rester coincés avec les bottes dans la souille…quel périple !

Nous traversons alors un immense haut plateau de pierres … on dirait un paysage lunaire. On peut distinguer au loin des montagnes enneigés mais ce n’est pas le Mont Ross.

Enfin ça y est, la descente vers la cabane se dessine et il est environ midi. On décide donc de s’arrêter à l’abri du vent pour déjeuner. Une belle petite pause pour se requinquer. Le vent souffle toujours aussi fort.

Et voilà, on a pris des forces donc c’est l’heure de repartir. Cette fois, en descente. Quelle descente et avec le vent dans le dos et les pierres sur le chemin, l’exercice est périlleux.

Et vlan, sur les fesses… On vient à ma rescousse.

On aperçoit enfin la cabane. L’épreuve est bientôt finie. On en peux plus, encore quelques minutes et on est arrivé. Après plus de 4 heures de marche, la cabane Jacky se mérite !

Arrivés à la cabane, on se pose un peu, un verre de thé puis direction la rivière pour essayer de pêcher notre dîner.

Pas très chanceux aujourd’hui. On réussi à attraper 2 minuscules ombles chevaliers que l’on relâche prestement. Nous retournons donc bredouille à la cabane.

Louise, notre accompagnatrice de la Réserve Naturelle nous apprend à jouer au Kerjack en prenant l’apéro. Jeu de cartes amusant et fort intéressant où tout le monde peut participer et rigoler.

Après quelques parties, nous dînons un riz curcuma et cari de saucisses.

Nous avons également une très belle sélection de fromages : du Cantal, du Rouy et du Saint

Morgon. Hmmm, un vrai régal.

Ce soir, on va se coucher tôt. Tout le monde est crevé. Lever à 7h demain pour quitter la cabane au plus tard à 9h pour rejoindre PAF.

 

Lundi 03 Avril 2017 (Jour 13)

Nuit plutôt reposante grâce aux boules Quiès de notre «Brassin Public BFM».

Lever à 7h30 péniblement. Petit-déjeuner rapide et toilette de chat avant de préparer les sacs.

Départ à 9h tapantes, quel efficacité !

Nous longeons la rivière jusqu’à l’embouchure. Des paysages à couper le souffle… Et voilà les éléphants de mer… un pacha énorme qui se prélasse dans l’herbe, des jeunes qui se tiennent tête.

Nous arrivons à l’océan. On peut finalement voir le mont Ross au loin avec ses pentes enneigées. Sur la côte, nous rencontrons des dizaines d’éléphants de mer solitaires ou en groupe. Comme ils peuvent être énormes ces pachas pesant plusieurs tonnes. C’est impressionnant tout de même l’agilité avec laquelle ils se déplacent.

Nous continuons notre marche le long de la côte quand nous tombons sur une colonie de manchots papous. Comme ils sont mignons dans tout ce vert. On constate qu’ils sont en train de muer car ils perdent leurs plumes. Ils se laissent photographier sans problème mais nous gardons nos distances.

Nous continuons la marche sous un ciel complètement bleu sans nuage et un soleil fantastique. Il est presque midi et demi quand on décide de se poser sur une plage pour le déjeuner prés d’une colonie d’éléphants de mer. C’est incroyable ce déjeuner sur l’herbe au soleil devant la mer avec les éléphants qui s’amusent…

On en profite pour apprécier la chaleur du soleil et contempler le panorama qui nous entoure.

Nous sommes vraiment chanceux sachant qu’il pleut ici plus de 300 jours par an et que l’hiver peut être rude avec des rafales de vent pouvant parfois dépasser les 200 km/h!

Hélas, il faut se remettre en route.

Une colonie de cormorans se repose sur la falaise. Qu’est-ce que ça sent le poisson…

Soudain, une 2ème colonie de manchots papous se trouve au bord de la mer. Nous restons un très court moment à les admirer se dorer au soleil.

Il nous reste encore quelques km avant d’arriver à PAF.

Dernières photos d’éléphants de mer avant de prendre la route vers la base. Nous passons devant le Marion et notre Dame des vents qui veille au bon ravitaillement en gazole avec la manche.

PAF est une base étendue où les bâtiments sont assez dispersés. C’est la plus grande base permanente des terres australes.

Petite visite au gérant postal pour regarder la collection de tampons de Kerguelen. Puis visite de Totoche et de son fameux bar qui sont malheureusement fermés et déserts. Toute la base est occupée au ravitaillement.

Sur la route, miracle un panneau « Guadeloupe, Marie-Galante ». Petit souvenir d’un hivernant dans ces contrées reculées…

On trouve aussi de drôles de panneaux à cause de la présence d’animaux insolites sur la base.

16h30 : l’hélico est de retour sur la base pour nous ramener sur le Marion.

Encore une journée inoubliable !

Toutes les équipes sont ravies. Grâce aux conditions météo exceptionnelles, tout le ravitaillement a pu être effectué et PAF a même pu recevoir du gazole en excès.

Demain, visite du port baleinier Jeanne d’Arc, une surprise au programme  

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Mardi 04 Avril 2017 (Jour 14)

Debout à 7h pour s’assurer d’être prêt pour l’hélico à 9h30.

Petit-déjeuner à 8h pour partir sur la presqu’île Jeanne d’Arc où se trouve l’ancien port baleinier des frères Bossière.

Départ à 10h. Nous arrivons les premiers sur cette « île désolée » où tout a été abandonné, tout est cassé, tout est rouillé.

Un port qui a vu le jour en 1908, il y a plus d’un siècle où la baleine fut exploitée pour son huile. Une drôle d’atmosphère où nous passons 2 heures dans les vestiges de ce port et son passé presque oublié.

Départ du Marion Dufresne dans l’après-midi pour la mission SOClim pour 3 jours le long des effrayants 50èmes hurlants...

 

Mercredi 05 Avril 2017 (Jour 15)

Nous avons franchi les 50èmes hurlants cette nuit. Pas de tempête mais une mer agitée. La nuit a été mouvementé à cause du roulis incessant assez fort.

A bord, une équipe scientifique travaille sur le projet SOClim (Southern Ocean and Climate - http://soclim.com). Le responsable du programme nous explique, lors d’une conférence, que la mission cherche à comprendre la capture du CO2 par l’océan austral, un des plus grands puits de CO2 de la planète. A cet effet, des capteurs ont été largués en octobre de l’année dernière à la profondeur de 500 m. Le Marion Dufresne est chargé de les récupérer au-delà du 50ème parallèle lors de cette OP1.

La première balise de la mission SOClim a été repêché à 9h ce matin. Tout s’est bien passé.

Le vent s’est levé et les opérations de récupération des 2 autres balises ont du être suspendues jusqu’à demain après-midi. A cause du vent fort, le zodiac n’a pu être mis à l’eau avec ses 2 courageux marins qui ont pour mission d’arrimer les balises.

 

Jeudi 06 Avril 2017 (Jour 16)

Les opérations pour récupérer les 2 autres balises ont démarré plus tôt que prévu. A 11h, la 2ème balise a été récupéré après de nombreux va-et-vient du zodiac du à la forte houle.

La 3ème balise est récupérée dans l’après-midi avec succès.

16h : fin des opérations, la mission SOClim est terminée avec un franc succès. A cette occasion, la mission offrira un pot demain soir pour fêter son succès.

Mais il est temps de vite repartir des 50èmes hurlants et se mettre à l’abri dans la baie du Morbihan afin d’échapper à la fureur de l’océan : des creux de 18m sont annoncés.

 

Vendredi 07 Avril 2017 (Jour 17)

Nous arrivons en baie d’Audierne devant la calotte glacière Cook et le mont Ross qui sont pratiquement invisibles. La journée est compromise car le brouillard s’est invité empêchant toutes les manœuvres de l’hélico. Il doit déposer une équipe de l’IPEV (Institut Polaire Français Paul Emile Victor) pour approvisionner les cabanes situées dans le secteur de la baie. Mais le temps est très instable avec énormément de vent. On peut voir des mini tourbillons se former sur l’eau.

Finalement, le ravitaillement sera annulé à cause des conditions météo défavorables et de l’approche d’une tempête. Il est donc décidé de retourner à PAF au plus vite pour récupérer ce qui reprennent le navire afin de reprendre la route rapidement.

 

Samedi 08 Avril 2017 (Jour 18)

10h : Nous quittons l’archipel de Kerguelen pour naviguer vers les îles Saint Paul & Amsterdam, notre prochaine destination. Adieu les îles de la désolation !

La mer est plutôt agitée ce matin.

10h30 : L’alarme abandon du navire est déclenchée pour un exercice d’évacuation. Il y a beaucoup de campagnards de Kerguelen qui nous ont rejoint sur le bateau.

On doit se préparer en 5ème vitesse, récupérer nos combinaisons de survie et sprinter pour le pont H supérieur bâbord, point de rassemblement.

Dans deux jours, nous atteindrons l’île Saint Paul.

 

 

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